Pourquoi la bourse fait-elle du yo-yo ?

Aujourd’hui, dans notre cours de praxéologie aléatomadaire, répondons à la question qui est sur toutes les lèvres… celle qui porte sur la cause du yo-yo de la bourse !

La situation d’aujourd’hui, économiquement, est assez spéciale, pour dire peu. On voit les cours boursiers qui montent, montent, puis descendent, et descendent encore… pourquoi donc cette grande valse-hésitation ?

La réponse est simple à formuler: il y a deux grandes tendances praxéologiques qui luttent. J’appellerai la première « tendance déprime », et la seconde « tendance panique ».

La tendance déprime est le fait que les possesseurs de valeurs cotées réalisent chaque jour un peu plus que leurs titres valent moins que prévu car ils vont rapporter moins que prévu pour toutes sortes de raisons. Cette tendance les pousse donc à vendre ces titres ce qui en fait baisser le prix (qui va donc s’aligner sur l’évaluation plus réaliste de ces titres).

La tendance panique est le fait que les investisseurs de toutes sortes, banques, assurances, caisses de retraite (par capitalisation comme par répartition, ne croyez pas que vous serez protégés, bande de naïfs) et autres gestionnaires de patrimoine sont poussés par la menace de leur propre insolvabilité ET par « l’injection » (dans les fesses) de centaines, de milliers de miyiards qu’ils doivent vite placer pour vite vite les faire fructifier pour vite vite vite ne plus être aussi insolvables. Cette tendance les pousse donc à acheter le moindre titre qui ne ressemble pas trop à un attrape-couillon (Alcatel ?) ou à un cadavre en décomposition (Dexia ?), ce qui fait monter les prix de ces titres.

La lutte entre ces deux tendances contradictoires pousse les acheteurs et vendeurs des bourses à chercher le plus d’information possible sur la valeur future de leurs titres. Et cette information, ils l’obtiennent principalement en regardant ce qui se vend et s’achète, et à quel prix. Cela crée un phénomène émergent qui coordonne leurs comportements chaotiques, et forme des vagues de flux et reflux boursiers. Ce phénomène se compare d’ailleurs très bien à la formation des vagues en pleine mer sous l’effet du vent.

Si vous voulez un modèle simple de tout ça, tournez-vous vers la Théorie des Jeux, et en particulier le dilemme du prisonnier. Tant que les deux joueurs peuvent tous les deux espérer gagner quelque chose en se faisant confiance, ça tient. Mais dès que la somme du jeu devient négative, c’est-à-dire dès qu’ils sont globalement perdants quand on évalue toutes les issues possibles, c’est la bérézina, et l’un comme l’autre essaient spontanément de se trahir mutuellement pour s’en sortir.

C’est ce qu’il se passe aujourd’hui à la bourse: tout le monde essaie de se sortir d’investissements aux rendements négatifs, sans réaliser que de toute façon ces placements sont TOUS, globalement, à rendements négatifs à cause de causes externes. Le mouvement va donc continuer jusqu’à ce que les participants réalisent leur situation et se calment, ou que les gouvernements ferment les places de marché.

Bref, si vous voulez un conseil d’investissement foireux: achetez ce qui a bien baissé très récemment, et vendez (à découvert, même) ce qui a bien monté.

Ah, OK. Mais alors, ça va monter ou ça va baisser, globalement ?

Evidemment, les deux tendances s’annulent plus ou moins, mais contrairement à ce que s’imaginent les imbéciles qui se croient à la tête des économies, leur somme finale ne dépend pas du tout de la confiance des gens. Non. Ce bilan ultime dépend simplement des pertes de richesse enregistrées et finalement décomptées dans la valeur des titres qui les représentent.

Cela pose un problème: on ne peut pas calculer ces pertes exactement, car l’information nécessaire pour cela est distribuée dans les têtes de millions de gens différents parsemés dans le monde et qui achètent, achètent, achètent et vendent, vendent, vendent.

Il est néanmoins possible d’en faire une évaluation qualitative: ce bilan sera négatif. Donc, ça va encore baisser, globalement. Jusqu’où ? Combien de temps ? J’en sais rien. Démerdez-vous.

À propos jesrad
Semi-esclave de la République Soviétique Socialiste Populaire de France.

3 Responses to Pourquoi la bourse fait-elle du yo-yo ?

  1. capol says:

    Où peut-on acheter de l’or ?
    Avoir des lingots ou acheter sur le net ?

  2. Llana says:

    Très intéressant, l’article sur l’émergence dans le comportement !

  3. jesrad says:

    Pour l’or, je ne sais pas si c’est une bonne idée pour l’instant, mais on peut profiter sans trop de risque du prix en baisse en ce moment. Si c’est juste pour « sauver » l’essentiel de la valeur de vos économies, je conseille BullionVault. Mais si c’est pour avoir un moyen d’échange sous la main en cas de « pire » il vaut mieux avoir des pièces à garder chez soi. Ça s’achète en boutique spécialisée.

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