Vu: Burn after reading

Très bien, continuez de surveiller tout ce petit monde et faites-moi un nouveau rapport quand… eh bien, quand vous aurez compris quelque-chose.

Ce film tout entier est un pied-de-nez qui renverse le genre du film d’espionnage. Les agences de renseignement savent tout, tout au long du film, sur tout le monde ; les espions sont détestables au lieu d’être des surhommes ; l’humour de ce film américain est britannique, basé sur l’absurdité de situations très construites à l’aide des personnages pathétiques ou grotesques ; et à la fin, la « méchante » gagne, les innocents se font trucider et les « gentils » paient. L’intrigue d’espionnage elle-même passe quasiment au second plan tandis que Brad fait le pitre (ouh qu’elle est mauvaise) par simple nature, Malkovich pète un câble parce que des inconnus complètement abrutis et sa femme semblent se liguer pour lui pourrir sa parfaite petite crise de la cinquantaine, Clooney est criant de vérité en dragouilleur minable qui s’effondre dans la parano lorsque sa petite vie bien réglée d’homme marié baisant à gauche et à droite part en couille, McDormand en manipulatrice narcissique obsédée par ses opérations de chirurgie esthétique… Seule concession au genre: les Russes sont des blocs frigides et compétents – ce qui n’empêche pas l’œuvre entière de montrer comment la médiocrité humaine, la lâcheté ordinaire, les obsessions personnelles (et le manque de communication homme-femme) se liguent pour faire dérailler le cours de la vie.

Le début du film semble confus, mais les éléments de l’histoire sont bien présents: il faut faire preuve d’attention pour commencer à relier les points. Par la suite tout s’enchaîne logiquement… et catastrophiquement. Très conseillé à ceux qui se sont marrés devant « Requiem for a dream ».

Bien, je crois que cela restera comme leçon pour nous éviter de refaire les mêmes erreurs à l’avenir. Quoique, je ne crois pas que nous ayons commis la moindre erreur dans toute cette affaire…

Vu: The invasion

Satan débarque sur Terre sous la forme d’une maladie extraterrestre !

Je suis allé voir ce remake de « The invasion of the body-snatchers » sans trop savoir à quoi m’attendre. Nicole Kidman m’avait laissé une bonne impression dans « The others », tout comme Daniel Craig dans « Casino Royale ». Même si c’était fait, au départ, par le même réalisateur (Oliver Hirschbiegel) que « La chute », aidé pour quelques scènes du metteur en scène de « V for Vendetta », puis réécrit et modifié par les frères Wachowski. Et les critiques de spectateurs me semblaient surtout confuses et peu convaincantes, ni dans un sens ni dans l’autre.
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Avant la Sicko-thérapie…

Il convient de savoir quelques trucs essentiels sur le système de financement des soins des USA:

Les assurances de santé US fonctionnent comme la S.S., la seule véritable différence étant qu’aux USA il n’y a pas (encore – c’est au programme des démocrates) de caisse gouvernementale centrale (sauf l’énorme Medicaid, destinée à tous les non-employés); un peu comme si en France les mutuelles prenaient la place des CPAM et que la CMU était étendue aux retraités.

Le système entier est tout aussi étatisé qu’en France, avec à peu près autant de contrôle des prix par l’état, de licences autorisant ou interdisant les uns ou les autres à financer les soins ou à les fournir, et autres patentes et divers monopoles locaux (par exemple les fonctionnaires n’ont pas le choix de leur assurance de santé, tout comme une grande majorité des employés du secteur privé, ce qui revient dans les faits à presque la même chose que notre monopole national, avec les mêmes effets pervers).

Ça c’est de la promo

L’opération « déluge » du marketing des producteurs du film « Evan tout-puissant » commence à me déprimer, pas vous ?

Vu: Paprika

Paprika est le dernier film de Satoshi Kon (Perfect Blue, Tokyo Godfathers), c’est aussi une petite merveille d’animation, où la forme et le fond se rejoignent totalement.

Dans un futur très proche, quelques scientifiques inventent par accident un appareil, le DC Mini, qui permet de percevoir, d’enregistrer (comme une vidéo) et d’entrer dans les rêves pendant le sommeil. La machine permet ainsi à un psychiatre d’explorer l’inconscient avec son patient, et accélère et facilite les psychothérapies. Mais alors que les premiers prototypes sont encore en phase de test, un exemplaire est volé par quelqu’un qui va, très vite, se montrer déterminé à empêcher l’équipe de poursuivre son travail. Le « terroriste » projette les membres du projet en plein dans les rêves de leurs patients, et ce même en période d’éveil: les délires s’invitent dans la réalité, les personnalités se mélangent, provoquant suicides bizarres, accidents graves et psychoses aigües.

Pour le Dr Chiba, le Dr Tokita et le Dr Shima, il devient vite nécessaire de faire appel à Paprika, une jeune femme fantasque et experte en exploration des rêves, pour démêler l’illusion et la réalité.

L’image est magnifique, vivante, les décors et personnages parfaitement équilibrés, l’animation sans faute, la musique toujours appropriée sans jamais s’imposer.

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