Jancovici en PLS

Il paraît qu’Agnès Buzyn se sent mal…

… j’ai envie de demander: combien de température ?

Non pas que le spectacle d’une politocarde hydroponique (=élevée hors de tout contact avec le sol) implacablement positionnée comme fusible prête à sauter, chèvre-émissaire pour tous les manquements (de plus en plus visibles), toutes les critiques (de plus en plus véhémentes et maintenant judiciarisées), et toutes les failles (de plus en plus béantes) de Notre Système de Santé Que Le Monde Entier Patati Patata… me réjouisse.

Non, j’arrive à avoir de l’empathie même pour les cancrelats, et je peux comprendre l’état d’esprit même d’un odieux criminel ou d’un insupportable narcissique, hélas. J’ai été un connard assez souvent pour pouvoir me mettre dans les baskets d’un autre Connard. Le ressentiment d’injustice d’Agnès doit être à la mesure de la trahison qu’elle a subi de Macron. Pensez donc: celui-ci dicte la conduite du gouvernement jour après jour, au mot près, avec le tâtonnement contradictoire qui signe la plupart de ses interventions illisibles (un comble). Et elle, obéit avec la fierté du clou. Et se voit utiliser comme du papier hygiénique, au final. Fâcheux concours de circonstances, d’avoir dû dégager du gouvernement pile au moment idéal pour prendre tout dans la gueule à sa place… vraiment ?

Si vous ne connaissez pas encore Defakator, je vous invite fortement à prendre une petite heure de votre temps pour le découvrir ci-dessous. Dans ce reportage il parle de comment se déroule factuellement la gestion de crise par les autorités publiques en France:

Si la manière dont l’incendie de Lubrizol (et pas mal d’autres crises) a été « géré » par les autorités – à coup de déni, de mensonges, de contradictions et d’hésitations avec une bonne louche d’auto-justification douteuse a posteriori – vous rappelle quelque chose, c’est que votre cerveau est en état de marche.

L’observation des faits amène à une conclusion édifiante et consternante: encore et encore, laisser la gestion des crises à l’état aggrave ces crises, en introduisant des aléas moraux supplémentaires, et en détournant les ressources dont on a besoin pour assister les victimes vers la censure, les mesures autoritaires stupides et l’auto-justification a posteriori des autorités. La seule tâche que l’état s’échigne à accomplir réellement, c’est de se justifier. Le reste n’est qu’accessoire et colifichet pour l’édification des masses.

La messe républicaine est maintenue envers et contre tout
Les grands rites religieux de la république demandent des sacrifices.

Aussi paradoxal que cela paraisse, les enseignements que laissent les catastrophes, du 11 Septembre à l’ouragan Katrina en passant par Tchernobyl, c’est que nous réagissons à peu près toujours mieux et plus humainement quand on est seul parmi les autres, concerné directement et à égalité d’autrui face au risque ; que quand on se considère comme un membre d’un sous-groupe à part, et uniquement concerné collectivement par un danger immédiat mais distant.

Macron donne l'exemple
Quand tu te sens pas concerné

Bref, c’est en étant tous pareillement livrés à nous-même et conscients de notre responsabilité envers chacun, que nous faisons preuve de notre meilleure cohésion sociale et des réactions les plus saines. Et c’est quand on se place au-dessus des autres qu’on les malmène.

Perpétuer l’illusion que certains ont besoin d’être responsables de tout à la place de tous les autres garantit à coup sûr qu’ils vont faire n’importe quoi et nous enfumer. Par effet d’éviction, l’état nous prive de la capacité d’intervenir au mieux dans les crises, et dilapide les moyens de faire face en diversions contre-productives, en bévues opportunistes (comme interdire les tests pas made-in-France pour favoriser les potes) et en gesticulations post-hoc des plus déplacées.

Le fond du problème est connu: à force de se prétendre le représentant et garant de « l’intégrêt général », on en vient à l’assimiler à son propre intérêt personnel, et à considérer les intérêts de tous les autres comme rivaux. C’est comme cela que les agences étatiques, faute de mise en cause, faute de ce que les zangliches appellent « accountability », en viennent à perdre contact avec le sol, et virent « rogue » – devenant de dangereux parasites collectifs.

Vous voyez c'est chiant d'être assigné à résidence

Lèse-imam

2020, République Apaisée et Irréprochable de France: la Garde des Sceaux (c’est-à-dire la Ministre de la Justice) contredit publiquement et en toute décontraction la loi et la Justice qu’elle a pourtant la prétention de protéger et d’appliquer…

Pour commencer, le respect n’est pas dû, il se mérite ; et jusqu’à preuve du contraire le bilan de l’islam en la matière laisse plus qu’à désirer, à voir le déchaînement d’insultes et menaces proférées envers la jeune fille (mais où sont passées les féministes qui devraient se précipiter à sa défense ?). Ensuite, pour autant que la rationalité est l’exercice permanent de l’esprit critique, dénoncer la bêtise et le dogmatisme par exemple dans les cultes du moment est le devoir moral de tout être pensant – que ce soit pour les non-musulmans une manière d’aiguiser leur intellect tandis que pour les musulmans, c’est une manière d’améliorer leurs croyances en les ajustant suivant les preuves et la raison. Une oeuvre morale que l’islam piétine ouvertement en exigeant la soumission crasse et aveugle à son dogme (le nom même de cette foi signifie bien soumission). Et enfin, quelle farce que de poursuivre Mila pour « incitation à la haine », alors que ce qui lui est reproché par la foule hargneuse qui l’a fait expulser de son lycée, c’est précisément l’exercice de sa liberté de conscience, qui lui a fait dénoncer la haine qu’elle perçoit inhérente à l’islam.

Le désaccord, la confrontation des idées et leur destruction impitoyable par tout argument valable sont des biens communs produits au bénéfice de tous, qui nous élèvent toujours plus haut et plus loin sur la voie de la vérité et de l’accomplissement. Entraver ce travail de destruction créatrice, en muselant la liberté d’expression par l’intimidation et la force, est un crime contre l’humanité.

Et puis, comme le dit crûment Mila, l’islam est effectivement une religion de merde: en matière de morale, de droit, d’hygiène, de société, de nutrition et de politique c’est un ramassis d’âneries quasiment ininterrompues, et de l’avis de ceux qui parviennent (à grand peine) à la fuir, même en matière de vie personnelle le bilan est très négatif, avec des familles brisées, des violences très (trop) courantes, et un coût personnel effarant.

Curieux pays où dénoncer la haine vous fait poursuivre pour incitation à la haine – hypocrite criminalisation d’idées qui devraient être libres. Et sinistre constat: l’esprit Charlie est bel et bien mort sous les balles d’une paire de crétins fanatiques il y a quelques années, on aura seulement mis du temps à s’en rendre compte. Comme ces choses vont vite. Comme ce pays sombre aisément.

Le problème avec la Toile de la Pensée

A mesure qu’émerge des médias sociaux la nouvelle profession de formeur d’opinions, la grande majorité des individus participant à ces nouveaux médias se voit offrir des jeux entiers d’opinions à la cohérence plus ou moins satisfaisante, chacun accompagné du sentiment d’appartenir à une tribu. Abonnez-vous à mes croyances, vous recevrez en prime quelques kilos d’acceptation sociale ! On a même un signe de ralliement, des rites sacrificiels un Patreon, et des t-shirt à logo à des prix raisonnables !

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CIA et torture: la faillite morale de l’état exposée (une fois de plus)

L’usage direct de la force physique est une solution si minable au problème de la rareté des ressources, qu’elle n’est généralement employée que par les petits enfants et les grandes nations. David Friedman

Et David sait apparemment quelque-chose sur le sujet.

« L’Amérique est grande car elle est bonne », écrivait Tocqueville. « Quand l’Amérique cessera d’être bonne, elle cessera aussi d’être grande ». Nous y sommes aujourd’hui. Vile Amérique qui massacre, opprime et torture.

La publication du rapport du Sénat américain sur l’usage de la torture par la CIA arrive dans la foulée des émeutes provoquées par l’impunité des policiers en cause des les morts d’Eric Garner, Gilbert Collar, Dillon Taylor et Michael Brown, d’une série de révélations consternantes sur les exécutions sommaires à coups de drone au Moyen-Orient, et de l’audition dévastatrice de Jonathan Gruber au sujet de la corruption entourant la loi « Obamacare » sur l’assurance santé obligatoire, sur fond de défiance consécutive aux révélations d’Edward Snowden et Chelsea Manning sur l’espionnage, anticonstitutionnel, du monde entier par la NSA. Ce mois de décembre 2014 a été particulièrement éprouvant pour tous ceux qui se font un métier de professer (et vendre, contre monnaie et/ou votes) des opinions.

Les évènements de ces dernières semaines n’ont en réalité rien appris à personne, leur véritable intérêt est d’avoir permis au public général d’assumer publiquement ce qu’il pensait déjà depuis longtemps des diverses formes d’autorité qu’il subit quotidiennement. Les minorités des quartiers populaires de New-York n’ont pas attendu la médiatisation des affaires Eric Garner ou Michael Brown pour se méfier de la police. Les militants des libertés civiles n’ont pas attendu les avertissements de Snowden pour protester contre la politique intérieure américaine. Les opposants aux va-t-en-guerre de Washington n’ont pas attendu le rapport sur les activités monstrueuses de la CIA pour s’offusquer de la politique étrangère US. Les sceptiques au féminisme post-moderne n’ont pas attendu le dégonflement navrant du scandale du ‘scoop’ de Rolling Stone à propos de l’Université de Virginie pour dénoncer la complaisance des médias envers les habillages narratifs favoris des politiciens. Les opposants aux politiques socialisantes de la majorité démocrate US n’ont pas attendu les aveux décontractés de M. Gruber pour critiquer l’opacité, le collectivisme et la corruption de sa législation. Les critiques de la « guerre à la drogue » dénoncent depuis longtemps les conséquences mortelles de la prohibition.


Déjà en 1963…

En arriver aux exécutions sommaires et à la torture systématique, dégradante pour tout le monde et souvent gratuite, de gens en majorité innocents, n’est que la dernière étape d’un parcours historique commencé il y a fort longtemps – un parcours de renoncement moral progressif où la force brute s’est substituée à tout prétexte idéologique. Ce qui change aujourd’hui c’est ce basculement subtil mais rapide de l’opinion de masse, d’admettre que cette chute morale est politiquement significative et doit avoir des conséquences à court terme. L’intrusion de ces questionnements dans les chambres représentatives US marque un point de non-retour: il y aura un avant et un après le rapport sur la torture par la CIA. Tout l’establishment américain, tous les soutiens du statu quo, sont en train d’être tous ensemble mis en cause sur le plan moral. Chaque fois que cela s’est produit, les USA ont transformé la crise en phase de progrès – sur la ségrégation et sur la guerre du Vietnam.

Pour qui a grandi pendant la guerre froide, la situation d’aujourd’hui rappelle un peu la manière dont les Berlinois de l’Est avaient revendiqué soudainement leur droit de franchir la frontière vers l’Ouest, et par une étrange symétrie, la manière dont l’URSS s’était effondré. C’est tout à la fois la compétence et l’autorité morale supposée de l’état qui vacille, sa prétention de légitimité qui s’étiole, et de là le pouvoir réel de l’état sur le peuple. Lorsque les dirigeants ne peuvent plus oser justifier plus longtemps d’opprimer les peuples au nom d’intérêts faillis, ils n’ont d’autre choix que d’abandonner le statu quo.

Aujourd’hui aux USA, verra-t-on l’administration fédérale réviser entièrement, de la même manière, ses doctrines de politiques étrangères et de sécuritarisme policier ? C’est désormais au peuple américain d’obtenir de ses représentants politiques qu’ils fassent le ménage, ou qu’ils s’en aillent en même temps qu’une administration fédérale irrémédiablement salie.

Terrorisme et liberté: la victoire de Bin Laden

En octobre 2001, dans une interview diffusée sur Al Jazeera et traduite par CNN, Oussama Bin Laden expliquait en détail son objectif réellement poursuivi (l’abolition de la domination américaine sur le monde, et la division du monde occidental en morceaux discordants et désunis), et en particulier par quels moyens il l’estimait en bonne voie d’être atteint:

Les évènements de Mardi 11 septembre, à New York et Washington, sont grandioses à tous les niveaux. Leurs répercussions continuent. L’effondrement des tours jumelles est déjà énorme en soi, mais les évènements qui l’ont suivi, et je ne parle pas seulement des répercussions économiques, qui perdurent, ces évènements qui l’ont suivi sont encore plus dangereux et énormes que la seule destruction des tours.

Les valeurs de cette civilisation occidentale sous la direction des USA ont été détruites. Ces magnifiques tours symboliques qui évoquent la liberté, les droits de l’homme et l’humanisme ont été détruites. Ces valeurs sont parties en fumée.

Par bêtise, par agrippement crispé au pouvoir, par déformation professionnelle de parasite de carrière, ou encore peut-être par folie des grandeurs – car les humains sont naturellement dotés d’une capacité infinie à se bercer d’illusions, surtout quand ils sont en position d’autorité – l’état français a voté une loi dite « antiterroriste » qui m’oblige à me trouver, moi qui suis humaniste, moi qui sais l’importance des valeurs de liberté portées par la civilisation occidentale, à me trouver entièrement d’accord avec ce connard crevé de Bin Laden. Mieux encore, moi qui suis à fond dans la défense du libéralisme et du capitalisme, je me trouve aujourd’hui entièrement d’accord avec les journalistes de Libération. Ouch.

Mais le plus fort, croyez-le ou non, c’est que, en citant (même à titre posthume) un célèbre terroriste, et en me déclarant d’accord avec lui, je me trouve automatiquement condamnable par cette loi toute fraîche. J’attends donc avec impatience le blocage administratif de mon blog, l’espionnage complet de toutes mes communications, et pourquoi pas carrément mon arrestation et maintien en garde à vue (prolongeable à merci) pour « délit de provocation » voire « apologie d’actes de terrorisme ». Avec les outils d’espionnage généralisé de surveillance dont ils disposent aujourd’hui, parfois même au mépris de leurs propres alliés, les agents de la DCRI savent certainement déjà où j’habite. C’est quand vous voulez, les mecs.

Les Connards paniquent

Petites révélations sur les Connards qui nous gouvernent. Un indice: Thévenoud n’est guère que le bout de la pointe émergée de l’iceberg.

[Edit]
Et ça continue !

Merci pour ce moment !

Adaptation libre du dernier livre de Valérie Trierweiler. Les passages en italiques sont authentiques et issus des alentours de la quinzième page…

 

Il est assis, mal à l’aise, un petit papier à la main. Il me lit le communiqué de rupture qu’il a prévu de livrer à l’AFP, dix-huit mots froids et orgueilleux, chacun est comme un coup de poignard. Je m’effondre devant la dureté de sa phrase, cette manière méprisante de « faire savoir » qu’il « met fin à la vie commune qu’il partageait avec Valérie Trierweiler »…
Je me lève et pars en hurlant :
– Vas-y, balance-le ton communiqué si c’est ça que tu veux. Il tente de me rattraper, de me prendre dans ses bras. 
– On ne peut pas se quitter comme ça. Embrasse-moi.  

 

Il force mes lèvres avec sa langue et nous échangeons un long baiser. Au début réticente, je lui rends ce baiser avec passion en souvenir de tous les bons moments passés avec lui. Notre histoire vaut bien un dernier baiser d’adieu ! Je ferme les yeux et le revois passer les troupes en revue la cravate de travers et les cheveux mouillés par la pluie et je vibre toujours autant. Dans ces moments là je ne pouvais m’empêcher de le dévorer des yeux comme une spectatrice regarderait George Clooney venter les bienfaits de Nespresso à la télévision. Je sens que le désir monte en moi, irrépressible, malgré le mal qu’il vient de me faire. C’est plus fort que moi, je suis droguée de lui.

 

Il sent que je suis à lui, que je ne peux pas partir, et il en profite. Ses mains courent le long de ma jupe qu’il relève jusqu’en haut de mes hanches, puis il arrache ma culotte avec une fougue que je lui connaissais plus. Je me laisse faire comme une poupée de chiffons, anesthésiée par les somnifères que j’ai pris pour atténuer l’enfer médiatique que je traverse. Il me traine vers le fauteuil louis XV de l’appartement privé et me penche dessus, tenant ma tête enfouie dans le coussin en soie sauvage. Il a déjà baissé son pantalon et je sens son andouille de viande* s’enfoncer en moi. A chacun de ses assauts son ventre pendant s’écrase contre ma croupe dans un bruit mouillé : il a repris du ventre depuis qu’il porte sur ses épaules le poids des responsabilités.

 

Je commence à espérer qu’il a renoncé à me quitter, il me propose même que nous passions une dernière nuit ensemble… je me retourne pour voir s’il est sincère avant de réaliser qu’il a dit « une dernière nuit ». Il est concentré, ses yeux sont fermés, il ne s’est pas encore aperçu qu’il n’est plus en moi, que je me suis retournée, et m’éjacule sur le visage sans prévenir, avec un petit râle suivit d’un « Julie » rauque.

 

Je me dégage avec force et rajuste ma jupe à la hâte. Je pars sans me retourner, le visage inondé de larmes et de sperme. Pourquoi tant d’inhumanité ? De violence ? Il a désormais les plus hautes responsabilités. S’il ne peut y avoir d’art, qu’il y ait au moins la manière.
Je dois rejoindre mes officiers de sécurité qui m’attendent à la voiture. Je pleure, comme rarement j’ai pleuré. J’essaie de me cacher derrière un arbre pour qu’ils ne me voient pas dans cet état. L’un des maîtres d’hôtel me glisse un paquet de mouchoirs. Mais c’est moi, le kleenex qui vient d’être jeté à l’instant.
 

*L’andouille de viande est une spécialité de Tulle

 

Retrouvez cette histoire et d’autres sur le site de l’auteur.

Lu pour vous: Merci pour ce moment

« Merci Pour ce Moment » est loin d’être la phrase à laquelle on pense en refermant le livre de Valérie Trierweiler. Sur la forme le livre est mal écrit, le rythme est haché, la formulation boiteuse, ça ressemble un peu à une espèce de sous-Duras mais sans les scènes érotiques. Deux petites citations suffiront à vous en donner une idée :

L’un des maîtres d’hôtel me glisse un paquet de mouchoirs. Mais c’est moi, le kleenex qui vient d’être jeté à l’instant.

J’aurais pu récupérer « l’aile Madame ». Au lieu de ça, j’en ai désormais deux : deux ailes pour reprendre mon envol.

Le fond est encore plus pénible que la forme : il est de notoriété publique que Valérie est une femme trompée, humiliée et profondément blessée : comment donc savoir quelle est la part de vérité dans le portait qu’elle dresse de François Hollande, son « bourreau » ? Il est impossible pour le lecteur de se plonger complètement dans le récit sans se poser la question de la véracité de ses dires, et on en apprend finalement plus sur elle que sur le Président.

Valérie s’y décrit avec force exemples comme une altruiste qui aide les pauvres, les handicapés, les femmes incarcérées, etc.  C’est bien simple : pas une occasion dans son récit n’est perdue pour citer toutes les bonnes causes auxquelles elle a associé son nom et auxquelles elle continue de participer maintenant qu’elle a été chassée de l’Elysée, toutes ses associations n’ayant pas oublié le travail formidaaable qu’elle a fourni pour les aider durant ces vingts mois en tant que première dam dame, allant jusqu’à raconter comment elle a sauvé une femme du suicide ! Difficile de ne pas la trouver tout aussi narcissique que le François qu’elle dépeint !

En vingt mois passés à l’Élysée, mon meilleur souvenir reste d’ailleurs ma sortie à Cabourg avec… cinq mille enfants du Secours populaire.

Être aux côtés de ces petits Français ne m’empêche pas de voir au-delà de nos frontières, là où le drame et la violence s’ajoutent à la misère. Peu m’importe la nationalité d’un enfant qui souffre.

En même temps qu’elle décrit ses bonnes oeuvres, elle souligne, surligne, met en relief et fait remarquer avec insistance à quel point elle est fragile : ses deux seuls échappatoires semblent être de s’enfermer dans la première salle de bain venue ou de se gaver de somnifères ou d’anxiolytiques, c’est une telle récurrence dans son livre que c’en est risible. Elle se défend d’avoir aucune influence sur le président car « François n’est pas influençable » mais se contredit seulement quelque pages plus loin en notant qu’un simple article de presse peut lui faire changer d’avis.

La gifle est brutale : dès septembre 2012, François décroche dans les sondages. Il y voit une relation de cause à effet. Passant d’un extrême à l’autre, il décide de ne plus prendre de vacances, ni de week-end. Il est depuis des années sous perfusion médiatique et se laisse influencer par ce qui est écrit, dit, commenté.

François refuse de contrarier la presse même quand elle transforme des ragots en pseudo-scoops. Il voit les informations comme un fleuve qui charrie tout, le vrai et le faux, et qu’il ne sert à rien de vouloir endiguer. Il préfère sentir les courants et jouer avec eux.

Pour parvenir à ses fins évidentes de vengeance, Valérie a donc opté pour la technique classique de la femme généreuse et altruiste qui a été abusée : elle si pure et si douce, petite colombe sans défense, a été malmenée à outrance par François et son entourage ainsi que par les médias. Si ce qu’elle y raconte est vrai, on se demande pourquoi elle est restée si longtemps avec cet homme glacial et méchant.

L’ambiance le soir à l’Élysée est orageuse. J’ai droit à une nouvelle salve ininterrompue de critiques blessantes, jusque dans notre lit. Je n’en peux plus. Jamais de compliments, pas un mot d’encouragement, uniquement des reproches cruels. (…) En mai 2013, je décide de le quitter. Il est trop dur, je n’en peux plus de sa méchanceté. Je rentre rue Cauchy et lui interdis d’y revenir. Pendant trois semaines, nous ne nous voyons pas. Je pars les week-ends aux quatre coins de la France avec des amis. Mais je finis par revenir. Je suis droguée de lui.

Une femme âgée l’aborde dans la rue pour lui dire :
– Ne vous mariez pas avec Valérie, nous, on ne l’aime pas.
Ce n’est pas très délicat, mais c’est sa liberté. Sa flèche n’est rien à côté de l’éclat de rire de François…. Mon Dieu, comme je lui en ai voulu à cet instant ! Incapable, par lâcheté, de répondre par une phrase de soutien, un mot gentil d’esquive comme il sait si bien le faire.

Je me souviens d’un soir, au sortir d’un repas de Noël passé chez ma mère, à Angers, avec tous mes frères et sœurs, les conjoints, neveux et nièces, vingt-cinq personnes en tout. François se tourne vers moi, avec un petit rire de mépris et me jette :
– Elle n’est quand même pas jojo, la famille Massonneau…
Cette phrase est une gifle. Des mois plus tard, elle me brûle encore. Comment François peut-il dire cela de ma propre famille ?

La réponse est peut être aussi simple que cela : c’est une femme amoureuse, faible, « droguée de lui », incapable de préférer sa famille dont elle se dit si fière à cet homme qui la méprise – elle et les siens – ouvertement, une femme qui répond aux très nombreux SMS de son ex six mois après la rupture au lieu de leur opposer un silence assourdissant, et qui s’en ouvre dans son livre dans ce qu’on perçoit comme une tentative d’atteindre sa rivale, Julie Gayet. Cette femme n’a pas tourné la page, contrairement à ce qu’elle avance.

Je m’émerveille à chaque fois de le voir passer les troupes en revue au son des hymnes nationaux. Il peut bien avoir la cravate de travers, ça m’est égal, je mesure à chaque fois le chemin parcouru. Je le dévore des yeux. Je le vois comme dans un film, telle une spectatrice.

Nous venons de passer le pont Alexandre-III, quand je reçois un message de mon bourreau. Il vient d’actionner la guillotine et m’envoie un mot d’amour : « Je te demande pardon parce que je t’aime toujours. »

Aujourd’hui, je ne reconnais plus ce compagnon cassant dans l’homme qui me refait la cour comme au premier jour. (…) Le Président affairé, débordé et indifférent s’est métamorphosé en un Président attentionné, qui trouve le temps de lire ce qui me concerne, de m’écrire des dizaines de textos, y compris quand il conduit des réunions à l’Élysée. Quel paradoxe ! Je lui résiste, je retrouve une valeur marchande pour l’homme dont la conquête est le moteur.

Chaque jour, François me supplie de le voir, de tout recommencer comme avant. Chaque jour, il m’envoie des messages me disant qu’il m’aime, il propose que nous nous affichions ensemble. Je refuse toutes ses suggestions.

Mes journées s’écoulent lentement, rythmées par les SMS du Président, que je ne peux m’empêcher de lire. Un, trois, cinq. Et je finis par craquer. Je réponds à son dernier message. Il réagit aussitôt.

Au final, ce livre n’est qu’une longue plainte narcissique. Et elle est restée accrochée au statut, aux honneurs et aux largesses de la République jusqu’au bout malgré le mépris de son compagnon. On a envie de dire : assume, chérie !

Hollande en prend tout autant pour son grade. Elle fait de lui le portrait quotidien d’un sociopathe narcissique ordinaire et d’un gamin jaloux et impulsif.

Une fois de retour à l’Élysée, je dois insister plus de dix minutes auprès de lui pour qu’il accepte de changer de costume avant le déjeuner. Dire qu’il est trempé est un euphémisme. Il regimbe. Lorsque je lui dis que ce serait quand même dommage qu’il commence son quinquennat malade, il accepte enfin ma suggestion.

Une autre fois, alors qu’il trouve ma robe trop sexy, il m’ordonne : « Va te rhabiller, va te changer. » Je consens seulement à mettre une étole sur mes épaules dévoilées.

Pourtant, dès que la presse m’affuble d’un nouvel amant, ses messages sont d’une rare violence… Lorsqu’il me découvre en photo aux côtés d’un autre homme, il ose m’envoyer ce message : « Tout est fini entre nous. »

La décision durable n’existe pas chez lui.

Cette frénésie absorbe François et le perd. Il ne sait pas résister à un micro qui se tend, une caméra qui se pointe sur lui, en attente d’une formule ou d’un bon mot. Miroir, mon beau miroir… Combien de fois l’ai-je vu massacrer « une séquence politique » réussie parce qu’il répondait ensuite à des questions hors sujet, hors contexte, mal filmé, dans un coin sombre, au milieu d’une forêt de micros. Je me rappelle un jour d’une scène désolante à Moscou. Son équipe lui explique qu’il ne doit faire aucune déclaration avant sa rencontre avec Poutine. Il répond : « Évidemment non », avant de se précipiter dix minutes plus tard vers les caméras !

Cet homme qui ne veut pas partager la lumière

En filigrane on comprend que celui-ci n’a guère d’autre passion que celle de se sentir supérieurement admiré et adulé.

Les vandales éclatent des cyclistes

On peut écraser des cyclistes impunément sur la route, du moment qu’on a le bon képi. C’est officiel.

Géométrie variable de l’express-ion

Plus le temps passe et plus l’odeur de fascisme qui émane de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une institution (pas seulement le gouvernement, mais aussi les syndicats, les corporations spécifiques – taxis, médecins, etc. – ou encore la presse) se fait de plus en plus intense, au point d’être aujourd’hui insoutenable.

Les vandales aiment être en bonne compagnie

… c’est pour ça qu’ils n’ont aucun problème pour embaucher des pédophiles, des violents, des racistes, des maniaques sexuels et des menteurs.