Krach boursier: ce qui est prévisible

Le Cinquième Commandemant Dit: Tu Ne Croiras Point Tout Ce Que Tu Lis.

J’utilise le terme « krach boursier » pour la simple raison que c’est un terme de recherche fréquent 😛 Je crois qu’il ne s’applique pas aux évènements actuels.

En ce moment-même, il paraît que c’est la panique aux USA à cause de l’effondrement des « crédits immobiliers à subprime ». Et que ça cause des ennuis dans le reste du monde. Et même que la BNP serait touchée. Et que ça va être la fin du monde.

En fait, il ne se passe rien que n’avait su prédire il y a presque un siècle un certain Ludwig von M., à savoir un cycle d’affaires en passe de se répéter une nouvelle fois à cause des monopoles monétaires. J’ezplike:

  • Les banques centrales « injectent » de l’argent pour faire de l’inflation inciter à la relance.
  • Les banques prêtent cet argent supplémentaire pour faire du crédit.
  • Les investisseurs utilisent ces crédits pour faire des investissements.
  • Ces investissements, puisqu’ils sont faits avec de l’argent qui n’est en fin de compte que de la fausse monnaie ne correspondant à aucun accroissement tangible de richesse, s’avèrent être des malinvestissements et se cassent la gueule, comme les crédits immobiliers à subprime sus-mentionnés.
  • Pour rattraper le coup, les banques centrales injectent encore plus d’argent pour amortir les crédits par l’inflation inciter à la relance.
  • Lavez, rincez, essorez, répétez.

    Pour être plus exact, la crise d’aujourd’hui est causée non pas par l’effondrement de malinvestissements (il y en a bien eu un peu, mais ça n’explique pas l’ampleur de la crise), mais par l’anticipation par les investisseurs de l’effondrement probable de tout investissement supplémentaire, et par l’anticipation par les banques de leur effondrement prévisible. On a raccourci le circuit d’une ou deux étapes: la fabrication de crédits est freinée en ne prêtant pas l’argent supplémentaire, la fabrication de malinvestissements est freinée en n’investissant plus.

    Autrement dit: les acteurs du marché se resaisissent et réévaluent un peu plus rationnellement leurs propres actions en se guidant sur leur expérience passée, ce qui ne fait pas trop plaisir aux états (qui ont besoin de jolis chi-chiffres statisti-tiques pour plaire aux électeurs et empocher une partie de la croissance).

    M’en fout. Mes investissements vont juste faire un peu de yoyo, parce qu’ils sont basés sur des richesses tangibles, eux.

    Vous voulez un conseil d’investissement ? Achetez des actions SoGé et BNP pendant qu’elles sont basses. Sinon, j’ai quelques hectares de terrains sur Mars qui pourraient vous intéresser, avec de jolies plus-values à envisager.

    À propos jesrad
    Semi-esclave de la République Soviétique Socialiste Populaire de France.

    8 Responses to Krach boursier: ce qui est prévisible

    1. Bretzelman says:

      *s’inquiète pas non plus pour son portefeuille qui se porte pas trop mal non plus ces jours*

      C’est pas ce qu’on appelle une période de stagflation? Aussi dit la mort à plus ou moins long terme de la vision keynésienne… Si ma mémoire est bonne, on a vu en cours qu’il y a eu une crise de ce type dans les années 70 et qu’elle s’est résolue par l’indépendance de la Banque Centrale… ce qui confirme encore une fois nos théories…

    2. jesrad says:

      La stagflation est le phénomène sur la durée, quand l’état absorbe en moyenne dans le temps les surplus de richesse, causant la stagnation, mais continue stupidement d’imprimer plus de monnaie qu’il n’y a de richesse en plus, causant l’inflation.

      Les perturbations causées par l’état et la banque centrale ne sont pas « étalées » dans le temps, elles arrivent de manière un peu chaotique, et donc s’auto-organisent (la société joue son rôle de système dissipatif, qui ordonne spontanément les perturbations chaotiques) en formant un cycle, le fameux « business cycle ». Ici, on ne voit qu’un effet transitoire de ce cycle: la période de contraction du crédit.

      Je le répète, tout ça est parfaitement connu depuis presque un siècle grâce à Ldwig von Mises et l’école autrichienne d’économie.

    3. vincent says:

      Je partage l’analyse en ce qui concerne les effets néfastes du « stop and go » continuel des banques centrales en matière de masse monétaire.

      Toutefois, la crise actuelle a d’autres éléments déclencheurs et favorisants, tous d’origine étatique:
      – Des règlementations foncières favorisant la formation de bulles immobilières en périodes de crédit abondant et bon marché
      – Des règlementations spécifiquement US du crédit qui favorisent l’accumulation de créances plus que foireuses.

      Je prépare un article sur le sujet pour Lundi (enfin, dimanche minuit, si tout va bien – si c’est pas du teasing, ça).

    4. vincent says:

      Comme promis, l’influence des législations sur la crise actuelle:
      http://www.u-blog.net/liberte/note/57710

    5. jesrad says:

      Très bonne analyse, complète et claire 🙂

    6. Leepose says:

      Les banques font du crédit en fonction des dépots qu’elles ont, pas en fonction des sommes prétées (pour 2 semaines) par la BCE.

    7. Leepose says:

      J’ajoute qu’on n’a actuellement aucun probleme de « malinvestissement » dans les pays occidentaux. Au contraire, les grandes entreprises n’investissent plus beaucoup, sauf pour racheter leurs actions, et utilisent leur cash pour le donner aux actionnaires.

    8. jesrad says:

      Les banques font du crédit en fonction des dépots qu’elles ont, pas en fonction des sommes prétées (pour 2 semaines) par la BCE.

      Bien sûr. Mais plus il y a de monnaie, plus il y a d’investissements faits, qui se traduisent en dépôts.

      J’ajoute qu’on n’a actuellement aucun probleme de “malinvestissement” dans les pays occidentaux.

      Deux mots: immobilier français.

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