Pourquoi « les taxes sur les riches » ne peuvent pas exister

Alors que la campagne électorale atteint de nouvelles abysses de médiocrité et d’inintérêt, entre petites phrases et attaques grotesques sur le mode « z’avez vu il est plus naze que moi », il peut être instructif de se pencher sur ce concept qui fit couler tant d’encre ces deux derniers jours: l’idée qu’il faille ou non « taxer les riches ». Car, en creusant un peu la question, il semble bien impossible de taxer spécifiquement les riches plus que les autres. Voyons cela d’un peu plus près…

Tout d’abord, un bref rappel:
Chaque personne prend ses décisions économiques selon un budget propre: vous avez un assez bonne idée des achats que vous pouvez vous permettre à un moment donné ou sur une période précise (par exemple, au mois), fondée sur l’expérience accumulée d’avoir fait vos courses tant de fois. A défaut de connaître les prix exacts de chaque chose, vous connaissez les niveaux de prix de ce que achetez régulièrement par rapport à vos revenus. Cela vous permet de jauger immédiatement si tel prix est abordable ou trop élevé pour vous, ainsi que d’évaluer ce que vous pourriez acheter à la place pour le même prix, et donc de décider si tel ou tel achat est raisonnable ou pas.

Gardez cela en tête, c’est très important pour la suite.

Maintenant, imaginez que le gouvernement annonce qu’il va taxer chaque loyer perçu par un propriétaire de 50 euros, pour les verser aux locataires, dans le but de « taxer les riches » propriétaires au profit des « pauvres locataires ». Quelle conséquence réelle cela aurait-il ? Bien évidemment, les loyers augmenteraient tous de 50 euros pour compenser, et personne ne serait plus avancé ou pénalisé par la mesure (si l’on ne tient pas compte du coût de la mesure, bien sûr). Cela ne changerait en rien le nombre de locations, ni qui loue quoi. Autrement dit, taxer les uns pour donner aux autres n’a fait que décaler les prix en sens inverse, pour un résultat nul, car chacun adapte ses dépenses et ses prix autour de son propre budget, et de l’idée qu’il se fait de sa position économique relativement aux autres.

Imaginons maintenant qu’au lieu de reverser directement aux locataires l’argent de cette taxe, il soit simplement consommé par l’augmentation des frais de bouche de l’Elysée. Les loyers augmenteraient quand même de 50 euros, et l’argent devrait faire un peu plus d’étapes avant de revenir dans la poche des locataires (là encore, si on ne tient pas compte du coût de la taxe), décalant les prix à chacune de ces étapes: l’excédent de budget de l’Elysée est absorbé par l’augmentation des prix de ses fournisseurs, qui eux-même peuvent alors supporter une augmentation égale répartie sur leurs propres fournisseurs dont font partie les employés (fournisseurs de travail), ou bien les employés de leurs propres fournisseurs, etc… jusqu’à ce que, donc, la lacune initiale de 50 euros ait été comblée par une augmentation des revenus des locataires. Le nombre d’étapes est d’autant plus élevé que l’économie est complexe, mais le résultat reste le même: prendre aux uns pour donner aux autres n’aide ni les uns, ni ne pénalise les autres, car les prix s’ajustent en sens inverse, aussi sûrement que prélever de l’eau dans un coin d’une piscine pour le verser dans l’autre coin ne fait que provoquer de petites vagues qui s’étalent sur toute la surface, laissant le niveau parfaitement plat.

On parle bien ici en théorie, car dans la réalité, l’application de la taxe coûte en efforts, en richesses et en temps, coût qui absorbe une bonne moitié de la taxe, en moyenne: c’est pour ça que l’augmentation des loyers ne serait que d’environ 25 euros, et que les prix ne se décaleraient à chaque étape que de la partie restante… et qu’au final, tout le monde y aurait perdu un peu. De plus ces décalages ne se font pas instantanément, mais progressivement. Ainsi, toute taxe se répartit à terme sur tout le monde, à chaque étape de décalage des prix que cette taxe entraîne, et pour chacun à mesure de sa capacité à augmenter ses prix. Au fait, devinez qui a le plus de mal à exiger une augmentation lorsque les règles économiques changent à l’occasion de telle ou telle taxe ? Les moins bien lotis des salariés… c’est-à-dire précisément le genre de personne que les « taxes sur les riches » sont supposées aider… Et qui a le moins de mal à faire supporter sa part du coût à tous les autres ? Ceux que l’on ne peut pas choisir de ne pas payer: ceux dont les revenus viennent des prélèvements obligatoires de l’état: les élus de la République.

Le même mécanisme de compensation par décalage des prix en sens inverse des prétendus « transferts de richesse », et le même mécanisme de répartition sur tout le monde, riches comme pauvres, du coût sans cesse croissant de l’état, fait qu’il ne peut pas y avoir de « taxe sur les riches ». Toute la charge fiscale est étalée sur tout le monde. La preuve la plus éclatante en est cette courbe:

On y voit que, quel que soit le taux d’imposition pour la catégorie de gens étudiée, leur part dans le total de l’impôt sur le revenu … reste la même. Et donc, il est parfaitement impossible de les « taxer plus » que les autres en bidouillant leur taux ou celui des autres.

Mais il y a encore un autre effet méconnu des prétendues « taxes sur les riches » qui n’en sont pas, qui ne peuvent pas en être: c’est que, si l’on augmente les prélèvements sur les uns, et que ça les oblige à faire payer plus cher tous les autres (ou à payer moins cher tous les autres), on augmente aussi (en numéraire) leurs revenus bruts relativement à tous les autres… et c’est pour ça qu’à mesure que les taux d’imposition des plus riches augmentent, les écarts de revenus entre les plus riches et les moins riches se creusent aussi. Un paradoxe en apparence… mais qui s’explique une fois que l’on sait comment tout ça fonctionne vraiment. C’est peut-être pour ça d’ailleurs qu’on trouve des très-riches tout à fait disposés à payer plus d’impôts: le coût réel serait infime pour eux, et en plus cela augmenterait (au moins en brut) leurs revenus.

Bref, parler de « taxer les riches » n’est bel et bien qu’une tartufferie… mais cela vaut aussi bien pour la droite que pour la gauche, car au final le coût net de l’état, c’est-à-dire le budget de l’état moins ses prestations sociales (je laisse ce calcul comme exercice pour le lecteur), est payé par nous tous, nous qui ne sommes pas des élus de la République… que l’on soit riche ou pauvre. Non seulement la « redistribution par la force (de l’état) » est immorale, mais en plus, c’est une pure illusion.

Le plus navrant étant… que tout ceci fut déjà dénoncé il y a plus de 150 ans, par un autre français, Anselme Bellegarrigue:

Mais, j’y pense, vous devez avant tout exonérer les pauvres, les travailleurs, les prolétaires ; vous arrivez avec une loi contributive sur les riches. À la bonne heure ! je suis capitaliste et vous me demandez un pour cent, diable comment me tirer de là? Tout bien réfléchi, ce n’est pas moi qui utilise mon capital, je le prête à l’industrie ; l’industriel en ayant grand besoin, ne laissera pas de le prendre pour un pour cent en plus, c’est donc sur lui que je me déchargerai de la contribution. L’impôt sur le Capital tombe net sur le nez du travail.

Je suis rentier et vous frappez le coupon (=bon du trésor), ceci est inquiétant, par exemple. À tout prendre, cependant, il y a un moyen de s’en tirer. Qui est-ce qui doit? C’est l’Etat. Puisque c’est l’Etat, le malheur n’est pas grand ; l’impôt qui pèse sur le coupon déprécie immédiatement d’autant la valeur de ce coupon; le coupon étant déprécié au préjudice du débiteur qui est l’Etat et au profit du trésor qui est l’Etat; l’Etat tire de sa poche pour mettre dans sa caisse et il reste quitte et moi aussi. Le tour est très joli et j’avoue que vous êtes d’une belle force.

Je suis propriétaire de maisons de ville et vous imposez mes appartements; à cela je n’ai rien, absolument rien à dire. Vous vous arrangerez avec mes locataires car vous ne me supposez pas, sans doute, assez sot pour ne pas me couvrir de l’impôt sur le loyer.

Le mot le plus dépourvu de sens qui ait été prononcé depuis la révolution de février c’est celui-ci : L’IMPÔT SUR LES RICHES. Mot, sinon pervers, du moins profondément irréfléchi. Je ne sais ce qu’on appelle les riches dans un pays comme celui-ci où tout le monde est endetté et où l’état des mœurs pousse la plupart des propriétaires, rentiers et capitalistes, à dépenser, par an, plus que leur revenu. En tout cas, le riche admis, je vous défie de l’atteindre, vos tentatives sur lui n’indiquent qu’une grossière ignorance des lois élémentaires de l’économie sociale et de la solidarité des intérêts. Le coup que vous voudrez porter au riche ira frapper sur l’industriel, sur le prolétaire, sur le pauvre. Voulez-vous exonérer le pauvre? N’imposez personne.

C’est navrant, en effet, que nous n’ayons toujours pas retenu cette leçon depuis tout ce temps.

À propos jesrad
Semi-esclave de la République Soviétique Socialiste Populaire de France.

23 Responses to Pourquoi « les taxes sur les riches » ne peuvent pas exister

  1. trostid says:

    Il a été constaté que sous le Gouvernement de Mr sarkozy entre 2007 et 2012, le cadeau Fiscal fait aux riches aura couté à la France :

    75 Milliards d’Euros

    près de 400 000 emplois industriels perdus, et une diminution sensible des recette fiscales

    (ad hominem)

    (non-sequitur)

    • jesrad says:

      Sources ?

      Il n’y a pas plus de « cadeau fiscal aux riches » que de « taxes sur les riches », comme démontré ci-dessus, puisque la charge fiscale toute entière reste répartie sur tout le monde pareil. La baisse de 2 milliards seulement des recettes fiscales entre 2010 et 2011 vient de la récession mondiale depuis 2008 et de l’augmentation des taux moyens de prélèvements, et non leur supposée baisse: ça s’appelle l’effet Laffer, renseignez-vous. La redistribution par l’impôt, ça n’existe pas.

      Par ailleurs vos chiffres sont faux. Globalement le budget de l’état a augmenté entre 2007 et 2012: les recettes fiscales nettes sont passées de 223 à 271 milliards d’euros (source: ministère des Finances), et les dépenses de 268 à 368 milliards d’euros – le surplus de dépenses publiques sur cette période fait donc 100 milliards, et non 75, ce qui nous coûte BEAUCOUP PLUS de 400 000 emplois présents et futurs détruits.

    • Jacques says:

      Lorsqu’un voleur décide de ne pas prendre tout le butin qu’il pouvait, prétend-il faire un cadeau ? Cette logique de dire qu’une baisse d’impôt est un cadeau est totalement insane.
      Une baisse d’impôt n’est pas un cadeau, C’est juste un peu moins de spoliation pour le spolié, c’est tout.

  2. Mâh says:

    « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
    Fais gaffe Jesrad, tu sais comment Antoine Lavoisier a terminé. On peut encore aller dépoussiérer un des petits engins de ce cher Joseph Ignace Guillotin, la période s’y prête bien.
    😉
    Trêve de plaisanterie, c’est toujours un plaisir de te lire.

    • jesrad says:

      Ça se pourrait, avec Méchancon dans le rôle du jacobin dépassé par ses propres manipulations, obligé de massacrer pour contenter ses alliés fanatisés et galvanisés…

      Sans déconner, j’ai pu tester: c’est fou comme les gens s’énervent et se fâchent au quart de tour quand on leur explique qu’en fait, la redistribution par l’impôt n’existe pas. Ils en sont devenus tellement dépendants mentalement, on croirait arracher sa tétine à un nourrisson…

  3. Gwen says:

    Est-ce que tous les « riches » ont la possibilité de récupérer l’argent qui leur est octroyé en augmentant à la demande leurs revenus (comme l’exemple du propriétaire), ou le mécanisme est plus complexe et indirectement le « riche » récupère systématiquement cet argent ? Mais comment ?

    • jesrad says:

      Bonne question ! C’est vrai qu’on pourrait croire que je dis qu’un « riche » peut à volonté augmenter ses revenus… C’est pour ça que j’insiste sur l’histoire du budget personnel et de l’idée que chacun se fait de sa position économique, relativement à tous les autres: il faut plutôt voir que nous sommes tous interconnectés par les échanges (mutuellement consentis), donc nous sommes tous reliés directement ou indirectement.

      Ce qu’il se passe, c’est qu’ayant subi une perte du fait de la taxe, ils se retrouvent « reculés » relativement aux autres, et les ajustements de prix (d’achat comme de vente, et les salaires ne sont jamais que ce que paie un employeur pour ses achats de capacité de travail) sont simplement la méthode par laquelle ils reprennent leur place relative… même si le niveau économique moyen a diminué d’un montant correspondant au coût net de la taxe. Mais ils ne peuvent pas pour autant utiliser ces mêmes méthodes pour dépasser la place (relative, toujours) où ils étaient avant (en dehors de changement d’activité, d’efforts supplémentaires, etc.). On l’a tous fait: acheter un truc moins cher parce qu’on ne peut plus vraiment ou raisonnablement se permettre le modèle « au dessus », réclamer une augmentation au moins égale à l’inflation, etc… en bref: gérer son budget.

      Plus généralement, le fait d’être « riche » n’est qu’une convention, c’est le mot par lequel on qualifie la situation où on reçoit beaucoup d’argent des autres en échange des services et biens que l’on fournit en échange, relativement à la majorité des autres (et encore, uniquement des autres qui vivent dans le même pays, ordinairement), tout comme on dit « pauvre » pour celui qui en reçoit moins… mais dans l’absolu, ça ne veut pas dire grand chose car à part le zéro il n’y a pas de point de référence fixe qui serait valide en tout temps et tout lieu, donc rien pour poser des seuils ou des jalons absolus à partir desquels on serait « riche » ou « développé », et « pauvre » ou « en voie de… » en deçà.

      Aujourd’hui, même un smicard a les moyens de traverser l’Océan Atlantique en quelques heures, ce qui était parfaitement hors de portée du plus riche des hommes il y a deux siècles. Et qui sait ce qu’il en sera dans deux siècles de plus ! Comme le disait William Gibson: le futur est déjà là, il n’est juste pas distribué uniformément. C’est pareil pour le développement économique, donc pour le niveau de vie. Il augmente pour tout le monde, globalement, mais pas à la même vitesse, ni depuis aussi longtemps, et des fois des accidents ramènent l’un ou l’autre en arrière brutalement. Mais il n’y a pas d’emblée de limite, pour aucun de nous. C’est pour ça que j’aime l’inégalité 😉

  4. jesrad says:

    L’autre remarque pertinente que j’anticipe, c’est qu’on me dise « oui, mais, un braqueur anonyme qui ‘prélève’ une grosse somme à autrui profite bel et bien de son butin ? »

    En fait ce genre de situation correspond bien au modèle décrit plus haut, simplement, j’ai volontairement évité de l’aborder pour aller à l’essentiel sans me perdre en développements théoriques (et perdre le lecteur par la même occasion).

    Dans le cas du braqueur, le coût de transaction qui permet d’identifier l’auteur de ce « transfert de richesse par la force » entre dans le coût net du transfert (celui qui est réparti sur tout le monde), ce qui fait que ce sont tous les autres qui paient pour le montant du butin: Et si par chance on l’identifie (cas où ce coût est moins élevé que le montant détourné), alors la part du butin pas encore consommée revient bien dans les poches des victimes ! On fait effectivement « payer cher » au braqueur en compensation (imparfaite car agrémentée de coûts, notamment de transaction) du « transfert de richesse » de départ.

    Cela entraîne en retour d’autres développements… Par exemple, ça montre que la société civile réagit exactement de la même manière à la taxation par l’impôt qu’à la prédation des criminels, ça explique pourquoi les élus de la république sont presque exclusivement riche d’avantages en nature plutôt qu’en indemnités pécuniaires (qui ne sont que la « partie émergée » de leur rémunération réelle), ça montre aussi qu’on ne peut pas dépasser par la « solidarité publique » l’effet (net de coûts de transaction) de transfert de richesse de la charité privée (d’où l’observation par Andréoni de l’imparfaite correspondance entre l’une et l’autre), etc… Il y a énormément de conséquences théoriques dont on peut retrouver les traces dans la réalité.

    Malheureusement, je ne crois pas qu’une économie « réaliste » mêlant ainsi des transactions forcées et d’autres librement consenties, et les effets combinés des unes et des autres, n’ait jamais été modelée en science économique. Il y a encore beaucoup à découvrir et analyser.

  5. Marie says:

    Si les très riches payaient un montant par année dans un fonds, par exemple 10 000 000$ par année. C’est à dire les 1/1000 les plus riches, qui représentent seulement 7 000 000 de personnes de la population mondiale. Cet argent pourrait être redistribuer aux 6 993 000 000 autres personnes de la Terre, chacun recevrait 10 000 $. Ça les aiderait. Ceux qui n’ont pas besoin de ce 10 000$ pourrait laisser l’argent dans le fonds qui servirait à aider les plus pauvres ou ceux qui ont des problèmes à gérer leur argent, des problèmes de consommation, par exemple.

    • jesrad says:

      Dans un monde hyper-simpliste, peut-être, oui.

      Dans le monde réel, déjà, 10 millions de dollars c’est énormément d’argent. Ce n’est pas à la portée de l’écrasante majorité des 7 millions d’individus les plus riches. Je dirais qu’il faudrait plutôt compter 100 000 personnes capables de payer ce genre de somme. Vous n’espérez quand même pas qu’ils iraient volontairement abandonner même 10% de tout leur patrimoine, de tout l’argent qu’ils ont pu gagné dans une vie entière: c’est comme si on demandait à un smicard français de donner 50 000 euros d’un coup.

      (Quoique… Warren Buffett a bien fait don de 95% de sa fortune personnelle, et Bill et Melinda Gates, presque 50%.)

      Ensuite, cet argent… il faudrait le retirer de là où il est actuellement engagé. Car vous n’êtes pas assez bête pour croire que « les super-riches » le sont devenus simplement en restant assis sur un tas de billets inerte. Leur fortune est constituée de parts d’entreprises, d’actions, de fondations, de biens tangibles aussi. Pour transformer tout ça en argent, il faudrait liquider ces parts, ces biens… Combien d’emplois détruits à cette occasion ? Combien de villages et de villes saignées par ce retrait de capitaux ? Combien de gens jetés dans la misère ?

      Et enfin, qui décidera de comment dépenser tout cet argent ? Les mêmes dictateurs qui pillent déjà leur peuple, comme c’est le cas d’une grande part de l’aide internationale ? Doit-on le distribuer dans la rue dans les pays pauvres, comme ça les plus violentes mafias se dépêcheront de mettre la main dessus, quitte à trancher quelques gorges ? Ou il finirait vite dans les poches de notables et fonctionnaires locaux toujours prompts à taxer l’enrichissement des autres ? Le mieux serait d’investir sur place, de créer les entreprises, les écoles, les infrastructures qui leur manquent… Justement, c’est à peu de choses près déjà à ça que leur fortune est employée !

      En fait, c’est en considérant toutes ces choses qu’on ne voit pas, qu’on comprend que l’argent des riches sert DEJA à aider les pauvres puisque c’est ainsi qu’il rapporte le plus, à tous… sauf dans les pays où leur argent est empêché de s’investir.

      • Marie says:

        Je ne sais pas à combien se chiffre le revenu net des plus riches, mais ils doivent en avoir beaucoup et en dépenser beaucoup pour leur usage personnel, non?

      • jesrad says:

        Effectivement. Et ils ne vous ont pas attendu pour avoir l’idée de faire entrer les dons dans leurs dépenses personnelles. Par exemple, les deux loustics cités plus haut, Buffett et Gates, se montrent en exemple pour inciter les autres très-riches à donner. Et ça marche, car cet argent reste employé de manière efficace puisqu’investi et dépensé par ceux-là même qui l’ont gagné: sachant mieux que personne ce qu’il vaut, ils ont les plus grandes incitations à ne pas le gaspiller.

      • laurett says:

        Et alors ? C’est LEUR fric, pas le vôtre…

  6. Martini says:

    « Je ne sais pas »

    Je confirme.

  7. Marie says:

    Tant mieux si les riches donnent. L’important c’est qu’ils se lâchent lousse pour aider les plus pauvres. Car c’est une honte d’avoir autant d’argent pendant que d’autres crèvent de faim. C’est un crime contre l’humanité et ils devraient être poursuivis en justice.

  8. francis says:

    Bonjour, étant inculte en économie j’aurais quelques questions car ce n’est pas clair pour moi :

    Personnellement je pense que les riches ne peuvent être taxés mais simplement parce-qu’ils sont déjà défiscalisés.

    L’image du propriétaire et du locataire ne me convient pas car les riches ne sont pas forcément en mesure d’augmenter leur salaire et l’Etat ne peut-il bloqué les prix ?

    De plus dire que les riches investissent pour le pays… il ne doit pas y avoir beaucoup, ça ne serait pas plutôt les entreprises et l’Etat? (Combien de riches se payent de belles villas ,des voitures très cher, ou n’importe quel gadget inutile à la société plutôt que de faire des dons).

    Dire que les riches sont honnêtes… la plupart cherche à contourner la loi.

    Suggestions :
    Imposer un salaire max en fonction du SMIC pour réduire les inégalités
    Modifier la TVA pour qu’elle varie en fonction de l’activité et de la provenance

    J’aimerais un avis critique sur ce que je viens d’énoncer.

    Merci

    • jesrad says:

      « l’Etat ne peut-il bloquer les prix ? »

      Cela ne change pas les conditions qui font varier les prix, et même si les prix sont fixés c’est simplement la quantité de richesse tangible qui va s’ajuster dans l’autre sens. J’ai pris l’exemple du loyer car il est très simple et donc facile à comprendre. Et plutôt que le mot « salaire » il faut plutôt parler de revenu (net).

      « De plus dire que les riches investissent pour le pays… il ne doit pas y avoir beaucoup, ça ne serait pas plutôt les entreprises et l’Etat? »

      L’état et les entreprises n’existent qu’à travers des individus. Il y a toujours un propriétaire final à chaque bien, y compris les investissements 😉

      « Dire que les riches sont honnêtes… la plupart cherche à contourner la loi. »

      Plus que les politiciens, d’après les statistiques criminelles de toutes les époques et de tous les pays 😀 Mais ça n’entre pas en ligne de compte ici. Et c’est vrai que les riches français sont particulièrement plus détestables que ceux des autres pays.

      « Imposer un salaire max en fonction du SMIC pour réduire les inégalités »

      Inutile car cela n’affecte pas les revenus. Et indésirable, car les inégalités qui respectent les droits de chacun sont justes et nécessaires.

      « Modifier la TVA pour qu’elle varie en fonction de l’activité et de la provenance »

      Dans quel but ? Varier comment ? Si vous cherchez à savoir comment rendre plus efficace la fiscalité, le moyen découvert par la praxéologie est simple et très paradoxal à la fois: supprimer tout caractère obligatoire des prélèvements de l’état. C’est suffisant pour régler tous les problèmes d’optimalité des taux et d’assiette à moyen terme.

      Si vous cherchez par contre à « modeler » la société de telle ou telle façon, c’est que vous êtes au moins un peu constructiviste 😉 Désolé, ça ne marche pas comme ça.

  9. jesrad says:

    Acrithène fait sur Contrepoints la démonstration plus formelle de ce que j’explique ici.

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