Un anarchiste nommé Jésus

Dans « Un libéral nommé Jésus« , Charles Gave décryptait les enseignements directs de Jésus, ses paraboles, pour déterminer que le Messie était un défenseur du libéralisme avant l’heure. C’était court – un peu trop peut-être, mais fascinant, original et donnait envie de redécouvrir cet homme mystérieux sensé être né d’une vierge.

Dans « Jesus is an anarchist« , James Redford suit une démarche plus complète: il analyse les actes mêmes du bonhomme, depuis sa naissance (acte de défiance contre le gouvernement du roi Hérode) jusqu’à sa mort (en tant que menace à « l’ordre public »), et sa relation particulière avec les autorités. A partir des mêmes enseignements directs de Jésus, paraboles, commandements mais aussi silences (lors de l’interrogatoire d’Hérode Antipas, par exemple), il définit le type de « royaume » que doit établir Jésus sur terre: une anarchie. En 22 chapitres, il décortique la vie entière du Fils, mais aussi comment il était perçu par les hommes du gouvernement.

Par exemple, la Règle d’Or que Jésus déclare être la synthèse de la Loi et des Prophètes: « Traite les autres comme tu voudrais qu’ils te traitent » est similaire au Principe de Non-Agression libertarien et à la justification de la Justice et l’égalité de Droit utilisée dans le jusnaturalisme. De fait, Jésus est opposé à tout monopole d’autorité, de quelque sorte que ce soit, et donc à tout gouvernement.

Sur la réponse faite par Jésus aux Pharisiens, de « rendre à César ce qui est à César », l’auteur a une interprétation très intéressante. Pour lui, il s’agissait de la part de Jésus d’une habile astuce réthorique pour à la fois éviter une arrestation et aussi éviter de cautionner les impôts: les deniers portent bien la tête de César et son nom, mais ils ne sont pas sa juste propriété pour autant 😉 L’auteur analyse également plusieurs écrits de disciples de Jésus comme Pierre et Saint Paul, de manière très intéressante, en rappellant à la fois le contexte et l’histoire personnelle pour révéler le véritable sens du texte. Si vous avez aimé Da Vinci Code, ça va vous plaire !

Et l’auteur se permet même de démontrer comment Jésus était libertarien radical, capitaliste, pour la légalisation de toute drogue, contre les impôts, pour la désobéissance civile…

Seul remarque (importante): il n’aborde pas le sujet de la sexualité.

[continuation]
En fait, James Redford n’aborde pas du tout la question de l’opinion de Jésus sur la sexualité car celui-ci n’en a jamais parlé directement, pour autant qu’on le sache. Néanmoins il y a des textes qui laissent penser que Jésus a pu être un homosexuel actif.

À propos jesrad
Semi-esclave de la République Soviétique Socialiste Populaire de France.

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