Le Mondaprès qui s’esquisse

Bienvenue dans la dernière ligne droite pour 2030, l’année charnière auto-décrétée par les dirigeants des pays développés, l’horizon proclamé pour, pêle-mêle, en finir avec: les moteurs à combustion interne, la libre circulation des gens et de leurs épargnes, la liberté d’entreprendre hors des clous, la solvabilité des états, la méchanceté, la montée du niveau des océans, et le concept de propriété privée.

A en croire les plus pessimistes observateurs des événements récents, le « Mondaprès » que nous préparent l’élite forcément globalo-mondialo-progressisto-remplacisto-pédo-satanique qui coordonne l’action des gouvernements du globe serait un monde où la plèbe ordinaire (vous et moi) sera interdite de voyager en avion (trop polluant) ou de migrer (trop risqué santairement) ou d’être propriétaire de sa terre ou son logement (trop chers et de toute façon déjà accaparés par les fonds d’investissement féaux à leurs intérêts) ou de se plaindre (par censure électronique automatisée) ou de se reproduire (trop polluant et plus coûteux que des robots) ou de manger de la viande (remplacée par des insectes ou des vers). Le plan est tout tracé: nous serons des serfs d’un nouveau genre, rattachés à un état-nation-prison spécifique, nos revenus ponctionnés jusqu’à l’insignifiance pour nous maintenir dans la dépendance et alimenter la machine même qui nous oppresse, notre avenir mis en gage pour nous endetter à son profit à court terme.

Le problème avec cette vision infernale est qu’elle donne bien trop de crédit aux sociopathes qui prétendent tenir la barre.

Tous égos !

Je vais me permettre une courte digression ici: quand je lis ou que j’entends dire que Macron, DSK, Fabius, etc. sont « supérieurement intelligents », je roule des yeux. Parfois même je me permets un soupir d’exaspération. Il se trouve que j’ai eu le privilège de grandir dans un environnement où j’étais entouré constamment de gens véritablement intelligents. J’en ai vu de près, toute ma vie. Par contraste, les quelques-uns qui prétendaient avoir une intelligence supérieure mais en étaient en réalité dépourvus ressortaient comme le nez au milieu du visage, dans ce tableau. Et c’est exactement le même contraste saisissant que j’observe pour les Castaner, Darmanin, Macron, Johnson, Trump, Biden, Clinton, etc. dont on nous rebassine les oreilles en permanence. Idem pour ceux qui les ont précédés: les Sarkozy, Estrosi, Royal, Mélenchon, je n’ai pas la place pour les citer tous. Ils savent certainement obtenir l’ascendant sur autrui par la tromperie, la séduction superficielle, le jeu des promesses et des cliques et la manipulation – mais aucun ne serait foutu une seconde de saisir (et encore moins expliquer clairement), par exemple, les subtilités des implications des inégalités de Bell sur la nature de l’existence ou de la conscience ; de broder une abstraction à plusieurs niveaux pour simuler un réseau neuronal ; de concevoir une blockchain innovante ; etc.

Pour illustrer: avez-vous déjà connu un camarade de classe qui se croyait destiné à la position de délégué de classe comme une sorte de dû ne souffrant aucune constestation, au point de cajôler et menacer alternativement (voire simultanément) tous ceux qu’il s’imaginait nécessaires à son accès à la position convoitée ? C’est Emmanuel Macron. C’est exactement lui, médiocrité bouffie de suffisance incluse… au seul détail près que Macron est suffisamment pervers, en sus, pour aller négocier ses faveurs sexuelles auprès de sa prof de Français pour s’assurer encore un peu plus la victoire. Voilà l’exacte mesure humaine de ce que nous avons aujourd’hui à la « tête » de la république française. Fin de la diggression.

L’ensemble des affirmations martelées par média interposés, sortis de la bouche de tous ces « décideurs », va dans le même sens: 2030 est l’année forcément décisive où doivent converger toutes les mesures définissant le Mondaprès. Et ce Mondaprès doit être décarboné, purgé de toute dissidence, la population entière du monde sagement parquée (en attendant que la batterie de la voiture électrique en leasing collectif finisse enfin de recharger), passive comme du bétail devant son Facebook, son Twitter et son Netflix, l’état décrétant ce qui est juste et bon (tout le reste étant interdit ou antisémite), déterminant les revenus relatifs de chacun (sur la voie du revenu universel final où tout le monde fait semblant de produire) par ajustements micrométriques des aides et investissements publics d’une main, des taxes et amendes de l’autre. J’entends qu’on fait grand cas d’un certain Klaus Schwab, officiant à l’organisation du forum économique de Davos – mais qu’on ne s’y trompe pas: celui-ci suit simplement le sens du vent pour donner l’illusion qu’il mène la troupe, mais il n’est qu’un poisson-pilote. Les concepts fourrés dans son « grand reset » sont justes les idées flottant depuis déjà un moment dans le gestalt des guignols qui nous servent de représentants politiques, idées qui sont simplement reprisées toutes ensemble dans son « package » de Davos, comme un drap en patchwork mal-assorti.

Mais le modèle de l’état-providence n’est qu’inefficience ajoutée, et il absorbe déjà la moitié de la productivité que les planificateurs en roue libre s’imaginent aiguiller au gré de leurs lubies person- je veux dire l’intérêt commun bien compris et qu’ils représentent évidemment par la seule vertu d’avoir gagné un concours de popularité passablement biaisé, kof kof. D’ailleurs quiconque ose douter que le délégué de classe représente équitablement tous les élèves et tous leurs intérêts sans favoritisme ni revanchardisme, et qu’il va exercer sa fonction sans penser d’abord (voire uniquement) à lui-même, sera impitoyablement écrasé au conseil de classe, assassiné figurativement à coup d’insinuations dans son dos, bien fait pour lui. Pour sûr qu’une perquisition surprise montrera que c’était rien qu’un esstrémiste, de toute façon. Avis à ceux qui seraient tentés de l’ouvrir.

Le plus gros problème c’est la solvabilité à moyen terme du modèle, parce que l’écueil prévisible c’est que ce joli navire se fracasse rapidement sur la réalité de l’improductivité et du resserrement des ciseaux d’une économie dores et déjà à somme négative. A partir du moment où l’état a décidé de sacrifier l’économie toute entière pour n’en sauver qu’une sous-partie, de rembobiner la bande de la banqueroute bailout après bailout, il s’est engagé sur la voie de garage. Pour le dire plus clairement: personne ne sera disposé à accepter un Mondaprès s’accompagnant d’une sévère rétrogradation en terme de niveau de vie, et on ne peut pas manger de l’argent fut-il emprunté à taux négatif, d’où une rétivité naturelle qui contribue aux pertes de richesses qui la cause, dans un cercle vicieux accéléré.

Nulle conspiration ici: c’est simplement le produit moisi d’incitatifs pervers – car exprimés par des sociopathes.

Désengagez-vous !

Connaissez-vous les « allongés » (Lie Flat, ou 躺平 = tangping) ? C’est un mouvement décrit comme « de résistance passive » qui gagne en popularité en Chine, à l’irritation visiblement grandissante du CCP. Le principe est simple: cesser de faire le maximum, cesser poursuivre l’idéal supposé d’optimum hyper-efficient qu’on leur présente, depuis l’enfance, comme un devoir moral universel au nom de la mère-patrie. En bref: douter du bénéfice apporté par le système, et s’en désengager. Stupeur et tremblement: l’être humain ordinaire tend à préfèrer exister selon ses propres termes, plutôt que servir de moyen à autrui pour une cause vaporeuse et quasi-mythique… On jurerait une revanche ironique de Karl Marx: le communisme à la chinoise est poignardé en son sein par le rejet de l’aliénation qu’il inflige aux travailleurs-camarades…

Il en ira naturellement de même partout, probablement sous des formes adaptées à la culture locale. La perspective de bosser 40 heures par semaine pour rembourser un crédit immobilier sur 30 ans, otage des banques (devenu le bras financier de l’état) avant d’avoir le droit de commencer à vivre, ça vous flanque un ulcère ? Fabriquez votre propre Tiny House pour le prix d’une voiture d’occasion. Réduisez vos dépenses au maximum au lieu d’essayer de travailler-plus-pour-payer-plus-d’impôts, faites-vous un plan de retraite hyper-anticipée. Et pour les plus enragés, essayez de vivre entièrement « hors-grille » pour voir… ou pour vous entraîner au Mondaprès.

Le revenu universel et le tout-à-l’état ne peuvent pas fonctionner ensemble, pour une raison simple: on ne peut pas exiger indéfiniment des gens ordinaires qu’ils donnent plus d’efforts qu’ils n’en récoltent de fruits au nom du collectif, car l’excédent est entièrement consommé par l’étage de gaspillage éhonté et de rapines institutionelles pseudo-justifiées qu’on nomme « gouvernement » (et son aile officieuse le secteur para-public de capitalisme de connivence). Plus il palpe, plus il capte, et plus son appétit s’ajuste à la hausse pour détruire toute viabilité à long terme de l’arnaque. A long terme toute valeur ajoutée produite par l’économie libre est subtilisée, et en sus mise en gage pour un doublement du gaspillage total: chaque euro prélevé de force devient deux euros de destruction nette de richesse.

Et donc, peu importe que « l’élite » a fait des plans ou pas, peu importe si le monde est en train d’être partagé parmi une poignée de sociopathes avides ou pas, peu importe la justification, sanitaire ou écolo ou antihumaniste derrière la grande farce agitant le monde, peu importe que le « vrai » marionettiste soit Poutine ou le CCP ou les franc-maçons ou les communistes satanistes ou les Illuminati. Peu importe, puisque ça ne fonctionne pas – même un peu, même par accident, même sur un malentendu, même en essayant très très fort.

Le jeu de qui s’endettera le plus vite et le plus loin

Le monde actuel est pris dans un jeu étrange où la productivité moyenne a été revue à la baisse mais les niveaux de revenus forcés n’ont pas pour autant suivis l’ajustement nécessaire, les trois singes refusant de le voir, l’entendre et le reconnaître ouvertement. Nous faisons donc de la retape financière en roue libre, fuite en avant quasi-improvisée pour repousser l’échéance de revue de solvabilité. L’arrivée du rhume chinois et les mesures ineptes prises pour retarder, peut-être, sa progression dans les populations du monde entier ont accéléré la cadence infernale. Nous avons désormais dans les pays développés des économies mixtes composées d’une partie libre exsangue, et d’une partie vampire qui persiste à la vider progressivement de toute substance pour ne pas elle-même commencer à dégonfler. Tout le monde est en faillite, mais certains sont plus égaux que d’autres et peuvent, par la force de l’état, s’endetter plus loin que tous les autres et donc étendre un peu plus longtemps leur prétention de solvabilité au détriment de tous les autres. Mais la fin de partie ne sera sifflée qu’une fois le dernier joueur rinsé…

Illustrons pour bien comprendre: en tête de la course, nous avons des états majeurs comme les USA, le Japon, le Royaume-encore-à-peu-près-Uni, la Chine, l’Inde, l’Allemagne, la France, etc. et tous sont endettés bien au delà de leurs moyens. Mais tant que les taux d’intérêt restent sous-évalués de force, ils continuent de combler leur déficit galopant par du crédit magique. En soutien, immédiatement en dessous, se trouve la finance internationale et les grands intérêts industriels les plus indispensables à la « continuité de service » desdits états – leur rentabilité n’est pas en défaut, le seul problème est leur solvabilité en cas de revers de liquidité: que la marée se retire et ils devront se solder à perte, mais ils ne disparaîtront pas. S’empilent ensuite encore en dessous les diverses chaînes de production et distribution de biens et services, puis en périphérie petits commerces, artisanats, consultants et autres entrepreneurs à l’échelle modeste. Et finalement, tout en bas, on trouve les dindons éternels de la farce: salariés ordinaires et tous leurs dépendents.

Quand on voit la pyramide de l’extérieur, on est conforté dans la décision de s’être barré de sa base. A mesure que l’insolvabilité dégouline du sommet vers cette base, les moyens ordinaires de pressage du citron-citoyen seront mis en oeuvre: inflation dans la mesure où les différents pays parviendront à se coordonner à leur avantage respectif ou mutuel sur le rythme à suivre, taxes évidemment, mais aussi la confiscation directe de l’épargne populaire, et en dernier lieu les expropriations pures et simples.

Il y a aussi un second effet d’appauvrissement général que je n’ai pas vu expliqué ailleurs, alors qu’il est déjà en marche. C’est la concentration des biens capitaux selon la capacité à s’endetter. Vous avez dû voir que les prix de l’immobilier font du yo-yo ? Vous avez entendu parler de ventes massives à des « fonds zétrangers » ? Vous avez entendu parler de Bill Gates et sa passion subite pour les terres agricoles et les labos pharmaceutiques ? Il s’agit là du sommet de la pyramide qui se dépêche de dilapider son restant de prétension de solvabilité pour acquérir un maximum de tout ce qui permettra d’extraire un revenu capital dans le Mondaprès. Tout le sommet joue comme s’ils savaient que les dettes allaient, à terme, être effacées ou perdre toute signification.

Le timing est significatif: il s’agit de la dernière étape avant le début de la stagflation. Attendez-vous donc bientôt à une période de dominos: tel secteur s’effondre rapidement en bourse, suivi d’une vague de rachats-fusions et autres acquisitions, finissant à une valeur globale moindre mais à des profits conséquents réalisés sur les morceaux survivants ; puis on passe au secteur suivant pour répéter l’opération, toujours dans la direction d’une concentration plus intense du capital. Cela durera jusqu’à ce que la gangrène atteigne les derniers étages.

Entre temps ? Eh bien nous pouvons crever, apparemment. La même élite orbitant dans les cercles de pouvoir n’aura pas plus de scrupule à larguer les étages inférieurs, qu’elle n’en a eu à s’affranchir éhontément des restrictions sanitaires qu’elle vous a imposé ces deux dernières années. Les contrôles et vexations quotidiennes sont pour vous, pas pour eux, nanmého. Eux sont importants, alors que vous, vous n’êtes pas essentiels. Et donc, pour vous, c’est lentement en train de devenir l’open-bar des restrictions: attendez-vous à des extensions du passe sanitaire, pour, oh, réserver l’accès à la vie normale à ceux qui marchent bien dans les clous, mangent 5 fruits et légumes par jour, bougent assez, ne boivent, ne fument pas, font où on leur dit de faire, votent conforme, s’informent là où on leur dit de s’informer, etc.

Tout cela se fera « pour votre bien », pour sûr, et aucun moyen ne sera de trop pour vous en persuader, de gré ou de force. La seule tâche que l’état s’acharne vraiment à accomplir, c’est de se justifier.

« C’est pour ton bien », le refrain préféré des abusifs

Notez bien qu’il s’agit ici d’un phénomène différent de « l’effondrement inévitable du capitalisme prédit par Marx », même si ça y ressemble superficiellement. En temps normal une crise même majeure ne condamnerait pas le système entier car la partie libre de l’économie reprendrait son activité à peu près aussi fort qu’avant, permettant d’absorber par la suite les dettes accumulées au passage. Tandis qu’aujourd’hui, l’état de crise est prolongé (sciemment ou pas) par le dernier étage de la pyramide, bloquant le retour à l’activité normale.

Que faire, donc ? Eh bien, c’est simple: il va être temps d’envisager de manger les puissants.

Un nombre fini de singes

Il paraît que peu de gens arrivent vraiment à comprendre le concept de l’infini. Il y a une différence fondamentale de nature entre un nombre fini, même extrêmement grand, et l’infini proprement dit. Par exemple, on dit parfois qu’un nombre infini de singes tapant au hasard sur des machines à écrire finit inévitablement par reproduire l’intégrale des oeuvres de Shakespeare. Ce qu’on omet malheureusement, c’est qu’un nombre fini de singes peuvent aussi, théoriquement, parvenir à ce résultat, mais cela leur prend un temps infini. Ou encore, qu’une fois lesdites oeuvres reproduites, il faut un temps infini pour retrouver, parmi la masse (infinie aussi) de ces écrits à peu près aléatoires, la section précise que les reproduit exactement.

Shakespeare dans les cordes

Ce sont les réflexions qui me viennent quand j’entends parler de la convention citoyenne pour le climat. Ces 150 fiers singes citoyens, sélectionnés habilement parmi la masse des Français disposant d’un téléphone et pas assez d’instinct de préservation pour refuser un appel d’un numéro inconnu ou pour trouver moyen de ne pas se laisser embringuer dans une aventure promettant de leur bouffer plusieurs week-ends, et assise sur une légalité douteuse, auront bravement réussi, en un temps fini, à plagier le travail ordinaire de nos singes officiels parlementaires.

Imaginez ! Vous vous retrouvez propulsé dans une formation accélérée de maître du monde législateur de 7 week-ends, coaché de près par un panel d’experts (choisis expressément par le think tank Terra Nova) vous expliquant, en long et en large, mais surtout de travers, que la planète va très très mal, que des pays entiers sont sur le point d’être submergés sous les eaux du changement climatique, et que pour y remédier, il faut baisser l’émission moyenne en CO2 de chaque Français de plus de 11 tonnes à moins de 3 par an. Sous peine de fin du monde, avec illustrations éschatologiques et culpabilisation individuelle. Pas de pression.

Garbage In, Garbage Out

Lesdits citoyens sont donc pris en main par des hauts-fonctionnaires et conseillers ministériels (officiels et officieux, sélectionnés par la hiérarchie interne de partis politiques et leurs associations satellites, existant en périphérie et en parallèle des institutions constitutionnelles), pour garantir que les mesures colleront bien au format attendu: plus de réglementation, et celle-ci doit être fournie prête à voter en assemblée par une majorité aeuglément aux ordres de l’exécutif. Vous avez dit démocratie ?

Cette fabuleuse expérience aura a donc permis de confirmer que, oui, n’importe quel quidam pris au hasard peut s’improviser député ou sénateur au pied levé, sans que le résultat produit ne change en nature ou qualité. Et bénévolement, qui plus est ! La conclusion logique est laissée à l’appréciation du lecteur.

Une question d’attitude

Tant que l’islam fera peur, fera baisser les yeux, ou fera taire, les lâches et les faibles animés de colère mal-placée se sentiront puissants et forts d’en être.

oooh burn

Je les emmerde.

Rappels rapides

Si vous croyez fermement que les gens avec qui vous n’êtes pas d’accord ne devraient pas avoir de représentation politique, alors vous ne croyez pas à la démocratie.

Et si vous pensez en plus que l’état a légitimité à réguler la liberté d’association et peut utiliser la force pour déterminer quel groupe ou quelle association peut exister ou pas, vous êtes un fasciste.

Jancovici en PLS

Il paraît qu’Agnès Buzyn se sent mal…

… j’ai envie de demander: combien de température ?

Non pas que le spectacle d’une politocarde hydroponique (=élevée hors de tout contact avec le sol) implacablement positionnée comme fusible prête à sauter, chèvre-émissaire pour tous les manquements (de plus en plus visibles), toutes les critiques (de plus en plus véhémentes et maintenant judiciarisées), et toutes les failles (de plus en plus béantes) de Notre Système de Santé Que Le Monde Entier Patati Patata… me réjouisse.

Non, j’arrive à avoir de l’empathie même pour les cancrelats, et je peux comprendre l’état d’esprit même d’un odieux criminel ou d’un insupportable narcissique, hélas. J’ai été un connard assez souvent pour pouvoir me mettre dans les baskets d’un autre Connard. Le ressentiment d’injustice d’Agnès doit être à la mesure de la trahison qu’elle a subi de Macron. Pensez donc: celui-ci dicte la conduite du gouvernement jour après jour, au mot près, avec le tâtonnement contradictoire qui signe la plupart de ses interventions illisibles (un comble). Et elle, obéit avec la fierté du clou. Et se voit utiliser comme du papier hygiénique, au final. Fâcheux concours de circonstances, d’avoir dû dégager du gouvernement pile au moment idéal pour prendre tout dans la gueule à sa place… vraiment ?

Si vous ne connaissez pas encore Defakator, je vous invite fortement à prendre une petite heure de votre temps pour le découvrir ci-dessous. Dans ce reportage il parle de comment se déroule factuellement la gestion de crise par les autorités publiques en France:

Si la manière dont l’incendie de Lubrizol (et pas mal d’autres crises) a été « géré » par les autorités – à coup de déni, de mensonges, de contradictions et d’hésitations avec une bonne louche d’auto-justification douteuse a posteriori – vous rappelle quelque chose, c’est que votre cerveau est en état de marche.

L’observation des faits amène à une conclusion édifiante et consternante: encore et encore, laisser la gestion des crises à l’état aggrave ces crises, en introduisant des aléas moraux supplémentaires, et en détournant les ressources dont on a besoin pour assister les victimes vers la censure, les mesures autoritaires stupides et l’auto-justification a posteriori des autorités. La seule tâche que l’état s’échigne à accomplir réellement, c’est de se justifier. Le reste n’est qu’accessoire et colifichet pour l’édification des masses.

La messe républicaine est maintenue envers et contre tout
Les grands rites religieux de la république demandent des sacrifices.

Aussi paradoxal que cela paraisse, les enseignements que laissent les catastrophes, du 11 Septembre à l’ouragan Katrina en passant par Tchernobyl, c’est que nous réagissons à peu près toujours mieux et plus humainement quand on est seul parmi les autres, concerné directement et à égalité d’autrui face au risque ; que quand on se considère comme un membre d’un sous-groupe à part, et uniquement concerné collectivement par un danger immédiat mais distant.

Macron donne l'exemple
Quand tu te sens pas concerné

Bref, c’est en étant tous pareillement livrés à nous-même et conscients de notre responsabilité envers chacun, que nous faisons preuve de notre meilleure cohésion sociale et des réactions les plus saines. Et c’est quand on se place au-dessus des autres qu’on les malmène.

Perpétuer l’illusion que certains ont besoin d’être responsables de tout à la place de tous les autres garantit à coup sûr qu’ils vont faire n’importe quoi et nous enfumer. Par effet d’éviction, l’état nous prive de la capacité d’intervenir au mieux dans les crises, et dilapide les moyens de faire face en diversions contre-productives, en bévues opportunistes (comme interdire les tests pas made-in-France pour favoriser les potes) et en gesticulations post-hoc des plus déplacées.

Le fond du problème est connu: à force de se prétendre le représentant et garant de « l’intégrêt général », on en vient à l’assimiler à son propre intérêt personnel, et à considérer les intérêts de tous les autres comme rivaux. C’est comme cela que les agences étatiques, faute de mise en cause, faute de ce que les zangliches appellent « accountability », en viennent à perdre contact avec le sol, et virent « rogue » – devenant de dangereux parasites collectifs.

Vous voyez c'est chiant d'être assigné à résidence

Lèse-imam

2020, République Apaisée et Irréprochable de France: la Garde des Sceaux (c’est-à-dire la Ministre de la Justice) contredit publiquement et en toute décontraction la loi et la Justice qu’elle a pourtant la prétention de protéger et d’appliquer…

Pour commencer, le respect n’est pas dû, il se mérite ; et jusqu’à preuve du contraire le bilan de l’islam en la matière laisse plus qu’à désirer, à voir le déchaînement d’insultes et menaces proférées envers la jeune fille (mais où sont passées les féministes qui devraient se précipiter à sa défense ?). Ensuite, pour autant que la rationalité est l’exercice permanent de l’esprit critique, dénoncer la bêtise et le dogmatisme par exemple dans les cultes du moment est le devoir moral de tout être pensant – que ce soit pour les non-musulmans une manière d’aiguiser leur intellect tandis que pour les musulmans, c’est une manière d’améliorer leurs croyances en les ajustant suivant les preuves et la raison. Une oeuvre morale que l’islam piétine ouvertement en exigeant la soumission crasse et aveugle à son dogme (le nom même de cette foi signifie bien soumission). Et enfin, quelle farce que de poursuivre Mila pour « incitation à la haine », alors que ce qui lui est reproché par la foule hargneuse qui l’a fait expulser de son lycée, c’est précisément l’exercice de sa liberté de conscience, qui lui a fait dénoncer la haine qu’elle perçoit inhérente à l’islam.

Le désaccord, la confrontation des idées et leur destruction impitoyable par tout argument valable sont des biens communs produits au bénéfice de tous, qui nous élèvent toujours plus haut et plus loin sur la voie de la vérité et de l’accomplissement. Entraver ce travail de destruction créatrice, en muselant la liberté d’expression par l’intimidation et la force, est un crime contre l’humanité.

Et puis, comme le dit crûment Mila, l’islam est effectivement une religion de merde: en matière de morale, de droit, d’hygiène, de société, de nutrition et de politique c’est un ramassis d’âneries quasiment ininterrompues, et de l’avis de ceux qui parviennent (à grand peine) à la fuir, même en matière de vie personnelle le bilan est très négatif, avec des familles brisées, des violences très (trop) courantes, et un coût personnel effarant.

Curieux pays où dénoncer la haine vous fait poursuivre pour incitation à la haine – hypocrite criminalisation d’idées qui devraient être libres. Et sinistre constat: l’esprit Charlie est bel et bien mort sous les balles d’une paire de crétins fanatiques il y a quelques années, on aura seulement mis du temps à s’en rendre compte. Comme ces choses vont vite. Comme ce pays sombre aisément.

Brexit, Irlande, Backstop: mais que se passe-t-il ?

Alors qu’approche le 29 Mars 2019, date limite déjà repoussée de la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union Européenne, alias Brexit, et tandis que Theresa May, Premier Ministre dudit Royaume-Uni, se démène pour tenter de mettre d’accord d’un côté les Conservateurs de son camp, Ministres, Lords et Députés, et de l’autre le Conseil de l’Europe et Eurodéputés, un mot revient avec régularité dans l’actualité. Ce mot, c’est « backstop ».

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Les Vandales enseignent le latin

Leurs chefs (les Connards) ayant décidé que les poissoniers se devaient de savoir le latin, les Vandales se sont empressés d’aller leur apprendre à leur manière.

Hayek et le problème de l’information

Traduction d’un article original de Jeffrey Tucker.

Friedrich A. Hayek est une grande figure de l’histoire de la liberté humaine: un défenseur de la liberté à une époque où la plupart des intellectuels du monde entier se tournaient vers les idéologies du commandement et du contrôle. Son héritage littéraire continue de fournir certains des arguments les plus puissants en faveur de la dépolitisation de l’ordre social, y compris dans le domaine du commerce.

Mais, d’après mon expérience, il reste aussi un des penseurs les plus difficiles à bien saisir.

Ainsi, après sa mort en 1992, un magazine m’a chargé de produire une synthèse finale de sa vie et de son œuvre, résumant ses principales contributions, à destination d’un public non-averti. C’est le type de travail qui vous fait le mieux prendre conscience de tout ce que vous savez vraiment – ou ignorez – d’un sujet donné.

Je m’imaginais que ce serait simple et rapide. Lire la suite

Trepalium: entre fantasme, ignorance et fascination

Dans l’Allemagne divisée par l’occupation soviétique, un mur hérissé de barbelés et fortement gardé divisait un même peuple en séparant physiquement ceux à qui il était permis de vivre à leur manière et choisir librement comment gagner leur vie (qui pouvaient ainsi prospérer et se ménager un avenir meilleur et des loisirs), et ceux à qui cela était interdit (devant donc se cacher pour mener leurs combines et leurs trafics). La nouvelle série télévisée d’Arte, Trepalium, reprend et renverse presque entièrement ce tragique épisode de l’Histoire pour proposer une vision très franco-centrée des angoisses et des craintes sur l’avenir économique de notre pays, dans lequel le mur séparerait d’un côté ceux qui sont asservis par un système oppressif régulant chaque aspect de leur vie, et de l’autre ceux qui sont libres d’agir à leur guise… à ceci près qu’à rebours de la réalité historique, cette fois, la misère économique et sociale se trouve chez les seconds plutôt que chez les premiers.

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Souvenirs, encore

Je crois bien que j’avais 10 ans. Je dessinais au feutre effaçable sur le frigo des motifs géométriques, et l’un de ces motifs s’est trouvé être, je ne sais plus pourquoi ni où je l’avais vu aupravant, une croix gammée. Passant là, ma mère a sauté dessus pour l’effacer rageusement. Devant ma surprise, elle m’explique: « Certains symboles sont profondément associés au malheur pour beaucoup de gens, s’ils les voient cela peut les faire souffrir, alors il faut éviter de dessiner ce genre de chose ».

C’est comme ça que j’ai compris la vraie nature, et le fonctionnement secret, de la magie.